Passer par la rééducation
Passer par la rééducation
Nicolette MudiandamboNicolette Mudiandambo
, 24 mars 2025
00:00
12:41

Tu sais, sur le chemin de la restauration, on l’a vu ensemble : il faut être vulnérable, sortir du déni, reconnaître, accepter… Et une fois qu’on fait ça, Dieu dit : « Ok, maintenant, je peux agir en lui, en elle. »

Moi, je crois au toucher instantané de Dieu. Ce qui prend plus de temps, c'est la rééducation de nos pensées et de nos habitudes. Dieu peut guérir en une seconde, mais il faut parfois un mois, six mois, un an, trois ans ou plus pour nous permettre d’intégrer et de vivre pleinement cette guérison. Pourquoi ? Parce qu'il faut briser des schémas, des habitudes et des systèmes de pensées profondément ancrés en nous.

Voilà pourquoi après l’intervention divine, il y a une étape essentielle qu’on oublie parfois : rééduquer son âme, briser les mauvaises habitudes.



LES PRISONS INVISIBLES DES MÉCANISMES DE SURVIE

Quand on a été blessé, brisé, détruit… on a appris à vivre d’une certaine manière. Et souvent, ces mécanismes qu’on a développés pour survivre ne sont pas sains. Ils deviennent comme des prisons.

Et là, je vais être totalement honnête avec vous. Replongeons en 2018.

J’étais encore en plein deuil de mes parents, et sans même m’en rendre compte, j’avais mis en place des rituels qui, sur le moment, me semblaient normaux. Mais aujourd’hui, avec du recul, je réalise à quel point ils étaient destructeurs.

Par exemple, mettre de la musique triste le soir, dans le noir, et pleurer.
C’était devenu une habitude. Une routine. Comme si mon cœur cherchait à se rappeler encore et encore la douleur, à la nourrir, à s’y accrocher.

Autre chose : mes attentes envers les autres avaient explosé.
Surtout envers mes amis hommes. Pourquoi ? Parce que mon père était un roc, un pilier, toujours là pour moi. Je savais que je pouvais compter sur lui, même dans les moments les plus durs. Alors quand il est parti… inconsciemment, j’ai cherché à retrouver cette présence, ce soutien, ce « je suis là quoi qu’il arrive ».

Mais en même temps… paradoxe total : j’avais développé une autre facette.
La fille ultra-indépendante. Celle qui n’a besoin de personne. Qui veut se débrouiller seule, prouver qu’elle s’en sort sans aide. Deux comportements totalement opposés qui coexistaient en moi.

Et puis, il y avait ce rituel étrange… Feuilleter les anciens albums photos.
Pas pour me remémorer des souvenirs heureux. Non. Mais pour provoquer les larmes. Parce que dans mon esprit, si je pleurais, c’est que je ne les oubliais pas. C’est que je prouvais que je les aimais toujours.

Et ça ne s’arrêtait pas là.

Quand la tristesse devenait trop forte, j’avais deux refuges : les achats compulsifs et la nourriture.

Les pires années ? 2018-2019.

Je me souviens… combien de fois j’ai passé des commandes juste parce que j’étais contrariée. Combien de fois je suis allée à Sephora sans avoir besoin de rien, juste pour acheter quelque chose et ressentir un petit shoot de dopamine.

Et la nourriture…

Il y a des gens qui arrêtent de manger quand ça ne va pas. Moi, c’était l’inverse.

J’avais des crises où je commandais deux, trois pizzas junior, juste pour « goûter » plusieurs saveurs. Et au lieu de manger quelques parts… je finissais tout. Et après ? Je pleurais. Parce que je réalisais ce que je venais de faire.

Entre le deuil de mes parents et le jour où j’ai dit STOP, j’avais pris plus de 50 kg.

 

BRISER LES SCHÉMAS

Et c’est là que j’ai compris quelque chose d’essentiel :
Dieu peut guérir ton cœur en un instant, mais ton âme doit être rééduquée.

Parce que ton âme… elle a appris à fonctionner avec la douleur.

Elle a appris à se réfugier dans la tristesse, la surconsommation, l’isolement, la nourriture, le contrôle, l’auto-sabotage…

Et si tu ne la rééduques pas, même après que Dieu t’ait restauré, ces habitudes reviennent.

Briser ces schémas, c’est un processus.
Ce que j’ai compris, c’est que ces comportements, bien que confortables sur le moment, étaient des prisons. Et si Dieu m’avait restaurée spirituellement, il me fallait aussi briser ces chaînes psychologiques et comportementales.

 

COMMENT J’AI COMMENCÉ MA RÉÉDUCATION

J’ai donc entrepris un travail de rééducation profond :

✔ J’ai demandé de l’aide. Médecin, coach sportif, psychologue… Changer certaines habitudes nécessite un accompagnement.

✔ J’ai accepté de faire face à mes blessures. Je ne pouvais plus vivre dans le déni. J’ai osé exprimer mes besoins à mes proches et j’ai accepté de me montrer vulnérable.

✔ J’ai pris des décisions radicales. Suppression de l’autorisation de découvert, gestion stricte de mon budget, encadrement alimentaire, réajustement de mes relations.

✔ Moins de moi, plus de Dieu. J’ai appris à remplacer mes inquiétudes, mes pensées négatives par la Parole, à prier au lieu de pleurer dans le noir, à écouter la voix de Dieu au lieu de mes émotions.

✔ J’ai mis en place de nouvelles habitudes saines. Ce qui semblait mécanique au début est devenu une source de vie.

Moi, ça m’a pris du temps. Et ça prend encore du temps.

 

AVANT/APRÈS : MES NOUVELLES HABITUDES

🔴 Avant :
➡️ Je regardais des photos qui me faisaient pleurer.
➡️ J’écoutais de la musique triste pour nourrir ma peine.
➡️ Je mangeais pour apaiser une émotion.
➡️ Je dépensais pour me donner l’illusion d’un bien-être.

✅ Après :
✔ Quand une émotion monte, je prie, j’écris, je médite sur la Parole.
✔ Je mets une musique qui me fortifie, qui m’élève, qui m’encourage.
✔ Au lieu de manger n’importe quoi, je vais marcher, respirer, boire un thé.
✔ Plutôt que d’acheter sans réfléchir, je pratique la gratitude pour ce que j’ai déjà.

Et soyons honnêtes : ça ne s’est pas fait en un jour.
Parfois, j’ai rechuté.
Parfois, j’ai encore ces envies de fuite.

Mais aujourd’hui, j’ai des outils.
Je sais comment réagir.



Cet article est peut-être long et même inachevé car il y a tant à dire, mais j'aimerais vraiment que vous compreniez, à travers ce que j’ai partagé, que les habitudes que vous avez développées, souvent en période de souffrance – que ce soit pendant la dépression, le deuil, la colère, la maladie, etc. – ne sont pas permanentes. Ces habitudes, souvent destructrices, doivent être brisées. Dieu, dans son processus de restauration, veut nous aider à les remplacer par de bonnes habitudes. Il ne faut pas laisser de vide. Si avant, vous agissiez d’une certaine manière quand vous n’alliez pas bien, et que vous allez mieux aujourd’hui, il est essentiel de ne pas continuer sur la même voie. Ne restez pas dans ce qui n’est plus adapté à votre bien-être, mais remplacez les mauvaises habitudes par de nouvelles, bénéfiques.

Ce que je veux te dire aussi aujourd’hui, c’est que ton passé ne doit pas définir ton futur.

Oui, tu as souffert.
Oui, tu as développé des mécanismes de défense.
Oui, ces habitudes sont ancrées en toi depuis des années.

Mais ça peut changer.

Avec Dieu, avec du travail sur toi, avec une prise de conscience, tu peux briser ces chaînes.

Alors aujourd’hui, pose-toi cette question :

  • Quelles habitudes liées à ma douleur dois-je déconstruire ?
  • Quels schémas dois-je briser pour vraiment avancer ?

Parce que la vérité, c’est que Dieu veut te restaurer pleinement.
Pas juste guérir ta douleur.
Mais t’apprendre à vivre autrement.

Et ça… ça dépend de toi !