"Et comment va ton cœur ?"
La première personne à m’avoir posé cette question, c’était mon cousin, en 2018. Je me souviens encore de ce moment. Juste avant, il m’avait demandé : "Comment ça va ?", et j’avais déjà répondu. Pourtant, il a insisté : "Et comment va ton cœur ?"
J’ai trouvé ça étrange. Pourquoi reposer la question alors que j’y avais déjà répondu ? C’est là que j’ai compris : on répond souvent à "Comment ça va ?" de façon automatique, presque machinale. Mais ce jour-là , il ne s’agissait pas d’une formule de politesse. Il m’a confrontée à une vraie question, simple mais profonde. Une question qu’on ne m’avait jamais posée de manière aussi directe.
Vous pensez que j’ai dit la vérité ?
Haha… non. J’ai répondu : "Bah, ça va."
Mais vous voulez savoir la vérité ? J’étais en miettes à cette période-là . Franchement, j’étais un vrai chaos ambulant.
Laissez-moi être vraie avec vous. Cette année, j’ai décidé de vous parler un peu plus de moi, pas vrai ? Alors voilà : je vais vous partager un bout de mon quotidien de cette époque, sans filtre, tout en glissant quelques clés importantes à retenir.
Si tu me connais déjà ou si tu as pris le temps d’explorer l’application, tu sais que j’ai perdu mes parents en 2016 et 2017. (Oui, j’en parle encore. Normalement, ça ne devrait pas te déranger. Et si tu souffles… peut-être qu’il est temps de revoir l’état de ton cœur. Pardon, mais c’est dit avec amour. Haha.)
Si tu découvres cette partie de mon histoire aujourd’hui, bienvenue dans un nouvel épisode de mon voyage de restauration à travers le deuil.
Allez, c’est parti.
2018, Djesters (mon cousin, mon frère, mon best des best, vous savez déjà !) me pose cette question.
Avec un peu de recul, je réalise à quel point ça m’a touchée qu’il s’en soucie. Je veux prendre quelques minutes pour vous parler de lui, alors accrochez-vous. Dans cet article, il faudra être prêts pour les apartés, les parenthèses, les guillemets et tout ça, haha.
Alors, nous sommes cousins germains, mais on a grandi à des milliers de kilomètres l’un de l’autre. Chacun savait que l’autre existait, mais on n’avait jamais vraiment interagit jusqu’en 2018. Ce qui nous a rapprochés, ce n’est pas le décès de mes parents, mais celui d’une cousine. C’est à ce moment-là qu’on a vraiment commencé à se parler. Oui, encore un deuil…
Et pendant l'année 2018, il a été un véritable PILIER dans ma vie. J’écris ces mots et je souris, mais en même temps, des larmes de gratitude coulent, parce que honnêtement, un soutien comme ça, j’en avais réellement besoin à cette époque. Il a porté le poids de ma douleur. Malgré ses multiples responsabilités, il a su être là pour moi. Il a passé des nuits entières au téléphone, attendant que je m’endorme, priant pour moi, me faisant rire jusqu’à ce que je pleure, jouant du piano le soir pour m’apaiser, m’embêtant jusqu’à m’énerver, partageant mes secrets, me conseillant avec sagesse, m’encourageant, me remettant à ma place quand il le fallait, toujours avec une écoute disponible et sans jugement. Je parle de lui comme ça, mais il sait et Dieu sait pourquoi il mérite cette reconnaissance. Pour tout.
(Petite parenthèse dans l’aparté : j’ai un entourage de qualité, entre ceux qui ne font plus partie de ma vie et ceux qui sont encore là , je ne peux jamais dire que je ne suis pas aimée ou rejetée. Franchement, Dieu m’a épargnée là -dessus. Même si je ne vous mentionne pas ici, ne soyez pas vexés.)
Bref, je reviens à cette fameuse question. Mais vous l’aurez compris, avec tout ce que je viens de dire, l’année 2018 a été une année terrible. Et donc, la véritable réponse aurait dû être :
Mon cœur va mal, mon cœur saigne, mon cœur est en mille morceaux. Mon cœur va bientôt lâcher. Mon cœur crie, mon cœur pleure, mon cœur a peur... Ahlala, mon cœur… Vraiment, dire qu’aujourd’hui, je suis encore là , remplie de joie et d’espoir ? Qui l’eût cru ? Certainement pas moi.
Si j'avais été en réanimation, je pense que j'étais à un stade où les appareils bipent de partout, où les infirmières et médecins arrivent en courant.
Mais je le cachais, je ne le montrais à personne, ou seulement à certaines personnes. Pourquoi ? Parce que je ne savais pas comment être vulnérable. C’était l’époque où j'avais encore cette mentalité du genre : "Eh, on ne montre pas nos émotions, chez nous on n’appelle pas sa sœur en pleurant, ça va aller, les gens ont aussi leurs problèmes, arrête d’être faible." Etc., etc.
J’étais loin de la femme que je suis aujourd'hui, celle qui prône l'expression des sentiments et l’extériorisation de ce qu’on ressent.
Pour vous dire, même avec Dieu, j'avais encore du mal à être totalement sincère sur mon mal-être. Je gardais certaines douleurs pour moi. Mais c’est au cours de cette année-là que j’ai appris. J'ai appris à déverser mon cœur devant Dieu, à aller dans Sa présence et ne rien dire, juste pleurer jusqu'à ce que mes yeux s’assèchent, puis dire AMEN.
J'ai appris à exprimer parfois ma colère dans sa présence, en criant. J’ai commencé à écrire des lettres à Dieu, de plus en plus, à partir de la fin de l’année 2018.
En toute sincérité, Djesters m’a confrontée à l’état réel de mon cœur, à plusieurs reprises. Pendant un moment, il me posait cette question et je n’arrivais pas à comprendre pourquoi il insistait autant. Mais avec du recul, je réalise que c’était précisément le moment où Dieu voulait que je Lui ouvre mon cœur, afin qu’Il y entre et accomplisse une restauration véritable. Ce fut le début d’un processus douloureux : l’entrée dans le chemin de la restauration.
Bref, je reviens à cette fameuse question. Mais vous l’aurez compris, avec tout ce que je viens de dire, l’année 2018 a été une année terrible. Et donc, la véritable réponse aurait dû être :
Mon cœur va mal, mon cœur saigne, mon cœur est en mille morceaux. Mon cœur va bientôt lâcher. Mon cœur crie, mon cœur pleure, mon cœur a peur... Ahlala, mon cœur… Vraiment, dire qu’aujourd’hui, je suis encore là , remplie de joie et d’espoir ? Qui l’eût cru ? Certainement pas moi.
Si j'avais été en réanimation, je pense que j'étais à un stade où les appareils bipent de partout, où les infirmières et médecins arrivent en courant.
Mais je le cachais, je ne le montrais à personne, ou seulement à certaines personnes. Pourquoi ? Parce que je ne savais pas comment être vulnérable. C’était l’époque où j'avais encore cette mentalité du genre : "Eh, on ne montre pas nos émotions, chez nous on n’appelle pas sa sœur en pleurant, ça va aller, les gens ont aussi leurs problèmes, arrête d’être faible." Etc., etc.
J’étais loin de la femme que je suis aujourd'hui, celle qui prône l'expression des sentiments et l’extériorisation de ce qu’on ressent.
Pour vous dire, même avec Dieu, j'avais encore du mal à être totalement sincère sur mon mal-être. Je gardais certaines douleurs pour moi. Mais c’est au cours de cette année-là que j’ai appris. J'ai appris à déverser mon cœur devant Dieu, à aller dans Sa présence et ne rien dire, juste pleurer jusqu'à ce que mes yeux s’assèchent, puis dire AMEN.J'ai appris à exprimer parfois ma colère dans sa présence, en criant. J’ai commencé à écrire des lettres à Dieu, de plus en plus, à partir de la fin de l’année 2018.
En toute sincérité, Djesters m’a confrontée à l’état réel de mon cœur, à plusieurs reprises. Pendant un moment, il me posait cette question et je n’arrivais pas à comprendre pourquoi il insistait autant. Mais avec du recul, je réalise que c’était précisément le moment où Dieu voulait que je Lui ouvre mon cœur, afin qu’Il y entre et accomplisse une restauration véritable. Ce fut le début d’un processus douloureux : l’entrée dans le chemin de la restauration.
Au moment où j’écris cet article, deux images se dessinent dans mon esprit : celle du marteau et de l’enclume, et celle d’une patiente allongée sur une table d’opération. Ce sont ces deux métaphores que nous allons explorer ensemble pour essayer de mieux comprendre la restauration divine. Comme je vous l’ai dit, on avance petit à petit, guidés par ce que Dieu m’inspire. Je mets de côté ma logique humaine et l’idée qu’il faut que tout soit parfait, et je choisis de suivre simplement Sa direction.
Si vous deviez retenir quelques clés de tout ce que j’ai partagé aujourd’hui, sans vous focaliser trop sur mon histoire personnelle, ce serait ceci :
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Soyez sincère avec vous-même concernant l’état de votre cœur.
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Dieu tire la sonnette d’alarme lorsque vous traversez des difficultés, afin de vous rappeler qu’Il veut et peut vous secourir.
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Soyez attentifs à votre entourage : il y a des personnes dans votre vie qui joueront un rôle clé dans votre restauration. Ce seront des piliers capables de vous soutenir. Pour elles, vous ne serez jamais trop lourds, ni trop répétitifs. Même si vous les sollicitez pour les mêmes choses, elles seront là pour vous.
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Reconnaître que nous avons besoin d’aide est essentiel.
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Être vulnérable n’est en aucun cas une faiblesse.
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Extérioriser son mal-être, ça s’apprend, et c’est nécessaire.
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Dieu ne peut pas intervenir dans un champ que vous avez verrouillé. Bien qu’Il soit souverain, Il attend que vous Lui donniez l’accès à votre cœur.
Je m’arrête ici pour aujourd’hui. Nous reviendrons bientôt sur l’image du marteau et de l’enclume pour mieux comprendre le processus de restauration divine.